Les aires protégées et de conservation autochtones


Les aires protégées et de conservation autochtones sont des endroits désignés par les nations autochtones comme zones à protéger. Ces territoires soutiennent les communautés autochtones et la santé de la population mondiale.


50398847926_0d2eba1fdb_c.jpg
Dehcho Assembly 2018_Photo by Amos Scott-49.jpg
Edehzhie_landscape.ECCC.jpg

Les peuples autochtones veillent sur ce continent depuis des millénaires. Et de nombreuses nations autochtones peuvent aujourd’hui compter sur un nouvel outil d’intendance du territoire : les aires protégées et de conservation autochtones (APCA). 

Les nations autochtones désignent les terres et les eaux qu’elles souhaitent protéger par une ACPA, généralement dans le cadre d’un exercice de planification communautaire approfondi. Les ACPA reflètent les lois et traditions autochtones tout en permettant aux peuples autochtones de maintenir leur lien avec ces territoires.

Dans un rapport qui fait autorité, le Cercle autochtone d’experts indique qu’en dépit de leurs particularités, les APCA ont en commun les éléments suivants :

  • elles sont dirigées par des Autochtones;

  • elles traduisent un engagement à long terme envers la conservation;

  • elles valorisent les droits et les responsabilités des Autochtones.

La nationalité autochtone se fonde sur la capacité des nations à définir elles-mêmes l’avenir des territoires traditionnels. Les nations autochtones sont aux commandes lorsqu’il s’agit de créer une APCA. Elles tracent elles-mêmes les contours des territoires à protéger sur une carte. Elles prennent part aux décisions. Elles font le travail de terrain et veillent sur les terres et les eaux par l’entremise des programmes des gardiens autochtones. 

Les endroits appelés à devenir des APCA sont généralement désignés suivant les lois autochtones, puis officialisés par des ententes de partenariats conclues avec les gouvernements. Il s’agit d’ententes de nation à nation, en vertu desquelles chaque partie contribue à définir les rôles et responsabilités. Bien qu’une ACPA puisse aussi être un parc national ou une réserve d'espèces sauvages, les nations autochtones en sont toujours les cocréateurs. 

L’Initiative de leadership autochtone est fière de s’associer aux nations autochtones pour créer des ACPA. Nous avons appuyé les nations dans l'élaboration de plans d’aménagement du territoire et dans leurs négociations avec les gouvernements. 

Depuis 2018, trois APAC ont vu le jour : Ts'udé Nilįné Tueyata, Edéhzhíe et Thaidene Nëné dans les Territoires du Nord-Ouest. L'Initiative de leadership autochtone a participé à ces trois projets à titre de partenaire. Elle collabore également avec 23 des 27 nations autochtones qui ont reçu un total de 175 millions de dollars du Fonds de la nature du gouvernement fédéral pour la création de nouvelles aires protégées.

L'Initiative de leadership autochtone poursuit son travail auprès des nations et des gouvernements fédéral, territoriaux et provinciaux pour obtenir une plus grande reconnaissance et un financement à long terme des APCA.

Un cadeau pour la planète

 

La conservation dirigée par les Autochtones fonctionne parce qu'elle honore le lien entre les peuples et le territoire. Elle reconnaît les effets bénéfiques d’une gestion respectueuse du territoire sur les troupeaux de caribous, la migration des saumons et sur la vitalité des aires de nidification des oiseaux chanteurs. 

La recherche le démontre. Le rapport sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques des Nations Unies dresse un portrait alarmant de l'état de la nature, mais révèle que les terres et les eaux gérées par les peuples autochtones sont généralement plus saines et plus vivantes que celles d’autres régions. Une étude de l'Université de la Colombie-Britannique révèle pour sa part que le nombre d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens et de reptiles au Canada et ailleurs dans le monde était le plus élevé sur les terres gérées par des communautés autochtones. 

Les APCA permettront à cette forme d’intendance de se poursuive dans l'avenir. Elles constituent en outre le moyen le plus efficace pour le Canada de respecter ses engagements internationaux en matière de biodiversité, dont la protection de 30 % du territoire d’ici 2030.

Les progrès sur le terrain

Les nations autochtones mettent sur pied des ACPA qui permettent de protéger les terres et les eaux partout au pays. En voici quelques exemples :

 
 
50398846931_db9af4c358_c.jpg

Thaidene Nëné

La Première Nation dénée de Lutsel K'e a établi l’une des plus vastes aires protégées en Amérique du Nord. En 2019, elle a signé une entente avec Parcs Canada et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest visant la protection de 26 376 km2 du territoire. Appelée Thaidene Nëné, ou la Terre des ancêtres, elle sera cogérée par la Première Nation dénée de Lutsel K'e.

IMG_2114_Edehzhie..Gov Canada (1).JPG

Edéhzhíe

En 2018, les Premières Nations du Dehcho ont adopté une loi dénée pour protéger 14 249 km2 de forêt boréale. En collaboration avec le gouvernement du Canada, les leaders du Dehcho ont ensuite organisé une cérémonie de signature en vertu de laquelle ils ont désigné de concert Edéhzhíe comme aire protégée et réserve nationale de faune. Ce territoire sera cogéré par les gardiens autochtones du Dehcho K’ehodi et le Service canadien de la faune. 

45771802121_9a372b08ce_c (1).jpg

La Seal River Watershed Alliance 

Fortes du soutien de leurs voisins inuits, quatre Premières Nations se sont unies pour protéger de façon permanente un territoire de 50 000 km2 dans le nord du Manitoba par la création d’une aire protégée autochtone. Leur proposition a reçu un financement initial du gouvernement du Canada. Elles font donc avancer leur vision de rivières aux eaux cristallines, porteuses d'espoir et de promesses d’abondance.