Série sur les APA
Les peuples autochtones honorent leur responsabilité envers le territoire en respectant les traditions de leurs ancêtres tout en puisant dans les outils du monde moderne. Ils le font en conservant et en surveillant leurs territoires. Certaines nations s’acquittent de cette responsabilité en créant notamment des aires protégées autochtones, c’est-à-dire des lieux que les communautés autochtones souhaitent protéger en mettant en place des mesures de conservation.
Ces aires reflètent les lois et la culture autochtones et permettent aux peuples autochtones d’entretenir leur lien avec les territoires. Bon nombre d’entre elles sont établies en partenariat avec les gouvernements et la plupart sont gérées par des gardiens autochtones qui veillent sur ces territoires au nom de leurs communautés.
Le réalisateur Amos Scott a collaboré avec plusieurs communautés pour qu’elles racontent l’histoire entourant la création d’aires protégées autochtones. « Je suis reconnaissant du savoir que les communautés m’ont transmis, affirme Scott. Les gens affichent une telle joie de vivre lorsqu’ils sont sur leurs territoires traditionnels. C’est très agréable de baigner dans cette atmosphère et de partager ce sentiment avec d’autres. » L’Initiative de leadership autochtone publiera chaque nouvelle vidéo que Scott produira dans le cadre de cette série.
L’aire protégée autochtone de Ts’udé Nilįné Tuyeta
Le peuple des K’asho Got’ı̨nę a ouvert la voie en conservant 10 000 km2 de forêt boréale au nord-ouest de Yellowknife. En 2019, les K’asho Got’ı̨nę ont conclu une entente avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest visant la création de l’aire protégée territoriale autochtone de Ts’udé Nilįné Tuyeta.
Ts’udé Nilįné Tuyeta, dont la superficie sera deux fois supérieure à celle de l'Île-du- Prince-Édouard, est riche en milieux humides et en terres de grande importance sur le plan culturel. Elle sert également de lieu de reproduction pour de nombreux oiseaux migrateurs.
L’aire protégée autochtone et réserve nationale de faune d’Edéhzhíe de la région du Dehcho
Edéhzhíe s’étend sur 14 240 km2 de forêt boréale, de lacs de tête et de terres humides à l’ouest de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Les aînés l’appellent le grenier des Premières Nations du Dehcho parce que les populations de caribous, d'orignaux, de poissons et de sauvagines qu’on y retrouve nourrissent les gens depuis des millénaires.
Les Dénés du Dehcho ont travaillé durant de nombreuses années pour conserver Edéhzhíe et préserver le mode de vie de la communauté sur le territoire. En 2018, ils ont dirigé les efforts menant à la création de l’aire protégée autochtone et réserve nationale de faune d’Edéhzhíe de la région du Dehcho, une zone gérée conjointement.
« La création d’Edéhzhíe est une source d’inspiration, et pas seulement pour les peuples des Premières Nations. C’est inspirant pour tout le monde », affirme Dahti Tsetso, qui dirige le programme des gardiens K’éhodi du Dehcho.
L’aire protégée autochtone de Ross River
Prendre soin du territoire. Prendre soin des animaux. Prendre soin des gens. » Voilà la mission du Conseil des Dénés de Ross River. La communauté travaille à la création d’une aire protégée autochtone de 25 000 km2 dans l'est du Yukon.
Trois rivières traversent cette région. Deux chaînes de montagnes forment un passage pour des dizaines de milliers d'oiseaux migrateurs de la forêt boréale. Et des basses terres pleines de vie servent d’aire d'hivernage aux troupeaux de caribous.
Ces territoires ont permis aux Dénés de Ross River de vivre pendant des millénaires. Aujourd’hui, ils honorent les enseignements de leurs ancêtres en créant cette aire protégée. « C’est un devoir intrinsèque. Une responsabilité qui nous incombe de protéger notre territoire », déclare Derrick Redies, ancien membre du conseil de bande.