La réconciliation se vit sur le territoire
Par Valérie Courtois
Le 30 septembre, le Canada soulignera la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Grâce au courage et au leadership de Phyllis Webstad, une survivante des pensionnats autochtones, cette date marque déjà la Journée du chandail orange pour beaucoup d’entre nous. Le pays tout entier sera maintenant appelé à honorer les survivants et à reconnaître la cruauté abjecte du système des pensionnats autochtones.
Une véritable réconciliation exige un dialogue franc sur le passé et le présent. Cela dit, la réconciliation doit également être ancrée dans le territoire. Elle appelle à respecter la place centrale du territoire dans le processus de guérison des communautés autochtones et le rétablissement de la nationalité autochtone.
L'une des pires conséquences du colonialisme a été d'arracher les Autochtones de leurs territoires – des lieux où nous puisons notre force et grâce auxquels nous trouvons notre identité et notre place dans ce monde. On nous a emmenés loin de nos territoires – dans le cadre du système des pensionnats autochtones ou d’autres déplacements forcés – et nous en avons été profondément traumatisés.
Mais l'inverse est également vrai : le rétablissement des liens avec le territoire nous permet de guérir.
Des terres saines favorisent la santé des personnes et des communautés. Voilà pourquoi l’ILA s’efforce de soutenir l’aménagement du territoire autochtone, les aires protégées et de conservation autochtones et les programmes des gardiens autochtones.
Ces outils aident les nations à réaffirmer leurs droits et responsabilités en lien avec le territoire. Et, en retour, le territoire aide les membres de nos communautés à guérir de leurs traumatismes et dépendances, à être fiers de leur culture et à former la prochaine génération de leaders.
L'honorable Ethel Blondin-Andrew, une leader principale de l’ILA, soutient que les Autochtones sont à leur meilleur lorsqu’ils sont sur le territoire. « Je suis une survivante des pensionnats autochtones, confie-t-elle, et j'ai parcouru le pays d’un océan à l’autre pour parler avec des survivants et des survivants intergénérationnels des horreurs du système des pensionnats autochtones. »
« Nous nous assurons de faire connaître ces atrocités, ajoute-t-elle. Mais nous veillons également à ce que l'ensemble de nos peuples mènent une vie meilleure. Nous nous efforçons d’offrir un bel avenir sain à nos enfants, malgré ce qui nous a été infligé. »
Les gardiens contribuent à construire cet avenir. C'est pourquoi une présence accrue des gardiens sur le territoire est l’un des moyens les plus efficaces pour aider à guérir des blessures infligées par le colonialisme.
On compte actuellement plus de 70 programmes des gardiens et une douzaine de propositions de création d’APCA. Beaucoup d'autres nations sont également impatientes de lancer leurs propres initiatives d'intendance. Le récent investissement de 340 millions de dollars sur cinq ans dans la conservation dirigée par les Autochtones du gouvernement fédéral est un bon début. Les nations ont cependant besoin d’un financement permanent pour veiller sur les territoires et pour honorer leurs responsabilités.
Voilà comment nous favorisons la guérison et la réconciliation sur le territoire. Bev Sellars, écrivaine de renommée et leader principale de l’ILA, a dit : « En écrivant mon livre sur mon expérience au pensionnat autochtone, j’ai versé assez de larmes pour remplir une piscine. Mais cela m'a permis de grandir, de comprendre qui je suis et d'être en mesure d'aider les autres. Et c'est ce que les gardiens font maintenant dans nos communautés, nos territoires, sur la terre et les eaux. Nous remercions les gardiens de faire ce travail pour l’amour des territoires et de nos peuples. »
Pour obtenir du soutien en matière de santé mentale et de mieux-être, cliquez ici ou contacter
la ligne d'écoute téléphonique de la Résolution des questions de pensionnats indiens en composant le : 1-866-925-4419