Une nouvelle vidéo met en lumière le leadership des gardiens autochtones sur le territoire

Par Valérie Courtois 

Pendant toute son enfance, Gloria Enzoe a pu entendre sa mère parler de l’amour du territoire et de l’importance de se porter à la défense de l'eau, de l’air, des arbres et des animaux en leur nom. Lorsque les aînés de sa communauté de Lutsel K’e, dans les Territoires du Nord-Ouest, ont commencé à réclamer que soit mis en place un programme de gestion du territoire traditionnel à l'échelle locale et que les jeunes renouent avec le territoire, Gloria y a vu l’occasion d’honorer les enseignements de sa mère. En 2008, elle a contribué à mettre sur pied le programme des gardiens des Dénés Ni Hat'ni. Aujourd'hui, ces gardiens veillent sur des dizaines de milliers de km2 de forêt boréale pleine de vie et sur une vaste partie du grand lac des Esclaves, un des plus grands lacs du monde. 

Dans une nouvelle vidéo sur les gardiens autochtones, Gloria parle de la portée considérable de leur travail.

« Nous veillons sur notre territoire traditionnel non seulement pour nous, mais également pour le monde entier, affirme Gloria Enzoe, de la Première Nation des Dénés de Lutsel K'e. Notre écosystème est d’une grande pureté. Nous avons tellement d’arbres que nous dépolluons beaucoup. En somme, nous protégeons sur La Terre, notre mère, afin que le reste du monde puisse continuer d’y vivre. »

Les gardiens dénés Ni Hat’ni ne sont pas les seuls à faire ce travail. Partout au pays, une trentaine de programmes des gardiens autochtones aident les communautés à veiller sur le territoire en s'appuyant sur le savoir autochtone et sur la science. Et qu'ils aident à surveiller l'exploitation minière au Yukon ou à protéger les dernières rivières à saumon sauvages le long des côtes atlantiques, les gardiens contribuent à de quelque chose de plus grand qu’eux.

Ils sont à l'avant-garde d'un mouvement – un mouvement issu de la terre, des aînés, des jeunes et d'une nouvelle génération de femmes leaders – qui réclame un leadership autochtone sur le territoire. Il est intéressant et tout naturel de constater que de nombreux programmes des gardiens sont gérés par des femmes autochtones.

Le gouvernement du Canada a récemment reconnu ce leadership. Le budget fédéral de 2017-2018 dévoilé en mars comprend un investissement initial de 25 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le travail des gardiens autochtones. Ce financement de démarrage permettra de mettre sur pied un réseau national de gardiens autochtones et de préparer de nombreuses nations et communautés autochtones à lancer leurs propres programmes des gardiens.

Cet engagement financier marque une étape importante dans l'établissement d’une relation de nation à nation et entre les Inuits et la Couronne, car il favorise la collaboration entre les différents gouvernements de la Couronne et les gouvernements autochtones. Dans la vidéo, la ministre d’Environnement et Changement climatique Canada déclare : « Nous sommes fiers de travailler en partenariat avec les Premières Nations pour soutenir le travail des gardiens autochtones. Je suis ravie de voir ce réseau s’agrandir. Les gardiens autochtones sont de véritables intendants du territoire et nous profitons tous des fruits de leur travail ».

Près de Lutsel K’e, dans les T.N.-O., Denenize Basil, une membre de l'équipe des rangers dénés Ni hat’ni, installe un appareil d’enregistrement automatisé des cris oiseaux afin d’améliorer la qualité des données visant à identifier les espèces …

Près de Lutsel K’e, dans les T.N.-O., Denenize Basil, une membre de l'équipe des rangers dénés Ni hat’ni, installe un appareil d’enregistrement automatisé des cris oiseaux afin d’améliorer la qualité des données visant à identifier les espèces qui viennent se reproduire dans cette région. 

Mention de source : Rangers dénés Ni Hat’ni

Lorsque les gardiens décrivent leur travail dans la vidéo, la profondeur et l'étendue de leur rôle d’intendant sont manifestes. Ils parlent de surveillance de l’environnement, de conservation du territoire, mais aussi de l'importance de renforcer les liens entre les jeunes et les aînés, d'honorer les ancêtres et de parler les langues.

L’exercice du leadership autochtone sur le territoire englobe toutes ces dimensions et, ensemble, elles rendent les communautés autochtones plus fortes tout en protégeant le territoire.

« La guérison est un des éléments centraux des programmes des gardiens, affirme Kristen Tranche, de Fort Simpson dans les Territoires du Nord-Ouest. Tout comme le fait de renouer avec notre identité autochtone. Si des gens peuvent, grâce au fait de vivre sur leur territoire, être à la fois en santé, heureux et forts tout en vivant selon leur culture, c'est un investissement qui en vaut largement la peine.  C'est d’investir dans une société qui se portera mieux. »

L’Initiative de leadership autochtone est fière de faire partie de ce mouvement et elle continuera à soutenir les modèles de gouvernance autochtone du territoire.

 

« Nous préservons notre territoire traditionnel non seulement pour nous, mais également pour le monde entier »

— Gloria Enzoe, de la Première Nation des Dénés de Lutsel K'e

 

« Les gardiens autochtones sont à l'avant-plan d’un mouvement – un mouvement issu du territoire, des aînés, des jeunes et d’une toute nouvelle génération de femmes leaders. Il appelle à un leadership des Autochtones sur le territoire. »

 

« Nous sommes fiers de collaborer avec les Premières Nations pour soutenir le travail des gardiens autochtones. Je suis très heureuse de voir se réseau s’agrandir. Les gardiens autochtones sont de véritables intendants du territoire et nous profitons tous des fruits de leur travail ».

— Catherine McKenna, ministre d'Environnement et Changement climatique Canada

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