Proposition pour le Réseau national des gardiens de territoire autochtones demande un investissement d’environ 500 M$ du gouvernement fédéral sur cinq ans
INDIGENOUS LEADERSHIP INITIATIVE
« Un réseau national de gardiens de territoire autochtones représente une occasion exceptionnelle pour le gouvernement du Canada de remplir sa promesse faite en 2015, dans le cadre du discours du Trône, de renouveler les liens avec les peuples autochtones et de prioriser une relation de nation à nation et entre les Inuits et la Couronne », explique Miles Richardson, conseiller principal de l’ILA. « Alors que des leaders autochtones de partout au pays convergent sur Ottawa cette semaine pour discuter de la voie à suivre pour mettre sur pied des programmes de gardiens de territoire, nous demandons respectueusement au gouvernement du Canada de prendre un engagement à l’égard de tels programmes dans son budget 2017. »
« Nous formulons cette demande parce que nous savons que c’est une recette qui fonctionne. Des programmes de gardiens se sont déjà révélés des succès, » ajoute Stephen Kakfwi, conseiller principal de l’ILA. « Cette proposition est l’aboutissement de beaucoup de planification, de recherche et de consultation et nous sommes encouragés par la reconnaissance donnée à ses mérites, comme en témoigne l’intérêt déjà manifesté par le gouvernement, tous les partis politiques et un large éventail de groupes autochtones et non autochtones. »
Déjà, plus de 30 communautés autochtones au Canada ont établi ou sont en voie d’établir un programme de gardiens de territoire, qui combinent les forces des systèmes de gouvernance, des cultures et des connaissances autochtones à la science occidentale afin de protéger et surveiller les terres et les eaux qui assurent la survie des peuples autochtones depuis des millénaires, mais sont aujourd’hui menacées par les pressions du développement des ressources et les changements environnementaux.
Cependant, on dénombre plus de 700 communautés autochtones au Canada. La plupart de ces communautés se trouvent en milieu isolé et peu densément peuplé dans la forêt boréale, l’Arctique ou d’autres aires de nature sauvage ou encore le long des côtes canadiennes. Elles disposent de faibles ressources financières, et leur défi est d’obtenir le financement dont elles ont besoin pour des initiatives de formation et de renforcement des capacités afin de pouvoir s’acquitter efficacement de leur rôle d’intendants de leurs terres et participer à la prospérité du Canada à titre de véritables partenaires.
Le Réseau national des gardiens de territoire autochtones est une initiative « développé au Canada » et menée par des Autochtones. En Australie, le programme « Working on Country », financé par le gouvernement fédéral à hauteur de 618 millions de dollars australiens sur dix ans, connaît un énorme succès. Ce programme a permis de créer un réseau de 109 groupes de rangers autochtones qui gèrent une étendue terrestre et maritime de plus de 1,7 million de kilomètres carrés. Cette initiative démontre l’utilité d’un financement national.
Les bienfaits et incidences du programme australien sont bien documentés. Selon des études menées au nom du gouvernement australien, chaque dollar investi génère des retombées sociales, économiques et culturelles de 3 $. Ces retombées se traduisent entre autres par une baisse du chômage, une réduction des paiements de prestations sociales, une baisse des taux de criminalité et de violence faite aux femmes, une amélioration de la santé publique et un accroissement du sentiment de bien-être au sein des communautés autochtones.
Des résultats similaires s’observent au Canada. Selon une étude de cas déjà en cours sur deux programmes de gardiens de territoire autochtones émergents dans les Territoires du Nord-Ouest, chaque dollar investi se solde déjà par des retombées sociales, économiques, culturelles et environnementales estimées à 2,50 $. Moyennant le soutien d’un réseau national, les chercheurs avancent que chaque dollar investi pourrait valoir jusqu’à 3,70 $ en retombées.
« La proposition d’un réseau national de gardiens de territoire autochtones cadre parfaitement dans des mandats fédéraux déjà énoncés : créer des possibilités de formation et de bons emplois, particulièrement pour les jeunes, favoriser la réconciliation avec les populations autochtones et donner suite à de grandes priorités comme les changements climatiques et l’approvisionnement durable des marchés en produits », affirme Valérie Courtois, directrice de l’ILA.
La mise sur pied d’un tel réseau permettrait aussi de :
Créer un contexte plus propice au respect de la norme de consentement libre, préalable et éclairé (CLPE) enchâssée dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, que le gouvernement fédéral s’est engagé à respecter;
répondre aux appels à l’action lancés par la Commission de vérité et réconciliation en matière d’éducation, de formation des jeunes Canadiens autochtones, d’élimination des écarts dans les résultats sur les plans de l’éducation, de l’emploi et de la santé, d’élaboration de programmes adaptés sur le plan culturel et de soutien de la réconciliation par le secteur des entreprises;
réduire le chômage, offrir un avenir plus prometteur aux jeunes Autochtones et proposer des modèles positifs de membres actifs de la communauté bien enracinés dans leur culture et s’acquittant de leurs responsabilités culturelles.
Selon l’ILA, au cours des cinq premières années, au moins 200 communautés seraient en mesure d’établir un programme de gardiens de territoire. Ces programmes seraient gérés par des coordonnateurs dûment formés, compteraient sur l’apport d’une petite équipe de gardiens et participeraient à un réseau de gardiens assurant un accès continu à des mesures de formation et de soutien au fil du temps.
Les gardiens permettent aux nations et communautés autochtones de s’engager de façon beaucoup plus concrète avec des acteurs gouvernementaux et industriels entre autres. Il en résulte un contexte beaucoup plus propice à l’application du CLPE.
Personne-ressource pour les médias : Sean Durkan. 613 851-2151, Sean.sda.inc@rogers.com
Pour plus d’information concernant le programme australien : Patrick O’Leary. Conservation Partnerships Manager-Outback to Oceans Australia, The Pew Charitable Trusts : 011 61 417063917. poleary@pewtrusts.org