Un rapport de l’ONU sur la biodiversité plaide pour un rôle accru des peuples autochtones
INITIATIVE DE LEADERSHIP AUTOCHTONE
Ottawa : mardi 15 septembre 2020 : Dans ses Perspectives mondiales de la biodiversité, les Nations Unies affirment que la communauté internationale n’a pas respecté son engagement à renverser le déclin inquiétant des espèces animales et végétales. Le rapport souhaite que des mesures plus ambitieuses soient mises de l’avant – par exemple, en multipliant les aires protégées et en confiant davantage de responsabilités aux peuples autochtones dans les efforts de protection de la biodiversité.
Frank Brown, leader principal à l’Initiative de leadership autochtone, a déclaré :
Les peuples autochtones sont directement confrontés au déclin du saumon et du caribou, à la fonte du pergélisol, aux incendies de forêt et à l’acidification des océans. Pour répondre à ces défis, ils disposent de systèmes de connaissances qui se sont construits au fil de centaines de générations. Les études démontrent que les terres gérées par les peuples autochtones sont plus vivantes et en meilleur état que beaucoup d’autres. Il est temps d’étendre plus largement les initiatives de conservation dirigées par les Autochtones.
Les nations autochtones sont à l’origine des propositions les plus ambitieuses en matière de protection des terres et des eaux au pays. Les nouvelles aires protégées et de conservation autochtones offrent de vastes étendues de territoires où trouvent refuge divers animaux et plantes. Les gardiens autochtones gèrent des territoires partout au pays. Ils étudient le saumon, le caribou et les oiseaux migrateurs. Nous proposons une approche éprouvée qui veille sur les systèmes naturels dont dépendent tous les Canadiens.
« Le Canada a une responsabilité particulière de leader en matière de conservation de la biodiversité. Ce pays abrite la plus vaste forêt encore intacte de la planète. En plaçant la conservation dirigée par les Autochtones au cœur de sa stratégie en matière de biodiversité, le Canada peut contribuer à la conservation du territoire de manière à répondre aux besoins de la nature et des populations humaines. C’est notre meilleure chance de léguer à nos petits-enfants une planète qui pourra les nourrir et les aider à grandir.
Réflexions sur la conservation dirigée par les Autochtones
Les aires protégées et de conservation autochtones : De nombreuses nations s’affairent à créer des aires protégées autochtones (APCA). Les ACPA contiennent des territoires vivants, de l’eau propre, des animaux, des plantes et des puits de carbone. En outre, elles permettent de renforcer les droits et les responsabilités des Autochtones, ce qui représente une application moderne des valeurs traditionnelles, des lois et des systèmes de connaissances autochtones.
Les ACPA offrent au Canada sa meilleure chance de respecter son engagement à protéger 25 % des terres d’ici 2025. Depuis 2018, trois vastes APCA ont vu le jour, y compris Thaidene Nëné, qui est l’une des plus importantes aires protégées terrestres en Amérique du Nord. De nombreuses nations autochtones s’affairent à créer de nouvelles APCA.
L’année dernière, le Fonds de la nature du Canada a reçu une foule de propositions visant la création d’ACPA. Elle a accordé un financement à plus 25 projets.
Dans le nord du Manitoba, par exemple, la Première Nation des Dénés sayisi et ses voisins cris, dénés et inuits ont proposé de protéger 50 000 km2 du bassin versant de la rivière Seal, qui sert d’habitat au caribou et à des millions d’oiseaux migrateurs.
Et dans le nord de la Colombie-Britannique, les Dénés Kaska ont proposé de protéger Dene Kʼéh Kusān, un territoire de la taille de la Suisse qui compte peu de routes et abrite une faune abondante.
Les programmes des gardiens autochtones : Les gardiens autochtones gèrent les terres et les eaux au nom de leurs communautés en s'appuyant à la fois sur le savoir local et traditionnel ainsi que sur le meilleur de la science occidentale. Ils rétablissent les espèces animales et végétales, gèrent les aires protégées et mettent en œuvre des plans de protection de l’environnement dans le cadre des projets d'exploitation des ressources.
Plus de 70 programmes des gardiens autochtones sont en activité dans tout le pays. De nombreux programmes des gardiens contribuent à la surveillance dans les APCA.
Les Premières Nations du Dehcho ont œuvré à l'établissement de l’aire protégée et réserve nationale de faune Edéhzhíe, qui a vu le jour en 2018 dans les Territoires du Nord-Ouest. Des membres de l'équipe des gardiens K'ehodi du Dehcho participent à la gestion conjointe du site : ils analysent la qualité de l’eau, surveillent les populations de caribous forestiers et d’oiseaux migrateurs en plus de veiller sur les sites culturels.